Joël Giraud et Sarah El Haïry à la rencontre des élues rurales, notre tribune d’accueil

Ce jeudi 14 octobre 2021, le secrétaire d’Etat à la Ruralité, Joël Giraud était en visite en Loire-Atlantique avec Sarah El Haïry, secrétaire d’Etat à la Jeunesse et à l’Engagement. Ils y rencontraient les élues rurales lors d’un petit déjeuner à Puceul. Voici la tribune d’accueil qui lui a été lue par la co-présidente de l’AMR 44 :

​Sur 207 communes de la Loire-Atlantique, 114 ont moins de 3 500 habitants, soit près de 55 % des communes. Elles représentent plus de 45 % de la superficie du département, soit près de 3 100 km2. Ces 114 communes représentent plus de 230 000 habitants, soit plus que la Lozère et la Creuse réunie ou les Hautes-Alpes le département du secrétaire d’Etat à la Ruralité.

Pourtant, on ne comptabilise qu’une seule maire de ces communes à la tête des 16 intercommunalités. Une seule de ces maires est conseillère régionale sur les 35 élus du département à l’assemblée régionale et seul un parlementaire du département a été maire d’une commune de – 3 500 habitants. 

Six maires ou adjoints de ces communes rurales sont des conseillers départementaux sur les 62 que composent l’assemblée départementale.

Sur les 19 membres du bureau de l’AM 44, seuls 2 sont issus de ces 114 communes rurales.

Pourtant le montant de la Dotation d’Equipement des Territoire Ruraux (DETR) attribuée en 2020 pour ces 114 communes n’est que de 3,08 M€, alors que les départements de la Lozère et de la Creuse réunis touchent 28,79 M€.

Pourtant le montant de la dotation de soutien à l’investissement local (DSIL) de 2020 pour ces 114 communes n’arrive pas à 600 000 euros, soit environ 5 000 € en moyenne par commune….

Cette litanie de chiffres résume tout !

La ruralité en Loire-Atlantique est éparse et variée. Mais ce sont aussi ces 114 communes qui ont l’impression, dans certains cas,  d’être bien souvent reléguées au second plan alors que d’autres un peu plus grandes et aussi les EPCI ont en main toute l’ingénierie nécessaire pour être en lien direct avec les administrations.

Cette situation est devenue inacceptable et incompréhensible pour les nouveaux élus de cette mandature qui ont souhaité se regrouper et se structurer pour pouvoir peser leur juste poids dans les politiques publiques. Cette volonté a trouvé sa concrétisation par la création d’une association départementale des maires ruraux en février dernier à Dréfféac qui désormais les représente et les défend.

La tâche est rude et ardue, tant les logiciels de pensée et d’analyse des administrations sont formatés pour travailler sans concertation avec ces « petites » communes.

La commune est la plus vieille institution de notre République. Elle a traversé toutes les épreuves de l’Histoire et demeure aujourd’hui le refuge ultime de nos institutions, celui dans lequel nos concitoyens ont le plus confiance car la commune est tangible, accessible pour tous. D’ailleurs avec l’exode urbain elle est confrontée à de nouveaux enjeux, notamment celui de l’inclusion des néo ruraux.

Il n’y a pas de petites ou de grandes communes. Il ne s’agit pas d’opposer les uns et les autres. 

Il y a des communes à part entière, et dont les représentants doivent être traités à égalité et avoir la même considération qu’ils soient de Nantes ou de Juigné des Moutiers. Et ceci est valable entre les élus qui pourraient, au titre de leur position de maire de ville plus grande ou de ville centre s’arroger des pouvoirs qui ne correspondent pas aux fondements les plus profonds de notre République.

Ce déplacement officiel conjoint du secrétaire d’Etat à la Ruralité et de la secrétaire d’Etat à la Jeunesse et à l’Engagement est un acte fort pour notre département, un signe fort donné par le Gouvernement. Nous prenons donc acte, espérant qu’il y aura un avant et un après !

Notre demande est que désormais en Loire-Atlantique, l’ensemble des maires, nous disons bien l’ensemble des maires et donc forcément les 114 que nous représentons, soient désormais associés aux décisions qui concernent leur commune. Que ces décisions, qui concernent les mobilités, la santé, les finances publiques, la sécurité, l’éducation, la vie sociale soient des décisions partagées et non des décisions imposées, ceci dans la transparence, l’équité, la justice, l’égalité, la liberté, la solidarité et la fraternité. Il ne faut pas oublier que ce sont les maires des plus petites communes qui sont les plus populaires au palmarès des personnes politiques. Et pour cause ce sont eux qui sont en première ligne

Nos communes ont un formidable potentiel d’adaptation, d’innovation. Nos élus savent ce qu’est la force d’engagement, ils le prouvent jour et nuit tout au long de l’année.

La France, la Loire-Atlantique ne pourra pas faire sans ces élus et ces communes. Allez dans un sens contraire serait une faute impardonnable aux yeux de l’Histoire, nous l’avons récemment vu avec la crise des gilets jaunes.

La France est belle et forte, uniquement lorsqu’elle est unie.

Roch Chéraud, Maire de Saint-Viaud, Président & Marie-Pierre Guérin, Maire de la Meilleraye de Bretagne, co-présidente